vendredi 12 novembre 2021

Partie 2: Techniques de Prévention, Médecine Chinoise: Quelle Méditation ?

 Partie 2:

Santé Physique et Psychique: Médecine Chinoise en action !
QI Gong, Méditation: savoir choisir


Tout d'abord, avant de nous engager sur quoique ce soit, nous devons chercher à discerner quels sont nos objectifs, car il existe pléthore de techniques de méditation, terme qui ne signifie aucunement faire face à un mur dans le silence pendant plusieurs heures par jour.......... La méditation prend de nombreuses formes, et si l'on se place au-dessus de tous ceux qui se revendiquent de telle ou telle lignée, "maître", dogme de ceci ou cela (ce qui d'ailleurs n'aidera en pas grand chose votre quête...), nous constations qu'il en existe des milliers, des centaines de

milliers, et de nos jours enseignée à des prix................salés, ou.........."opportunité  du moment, à prix............discount (attention, l'offre pour atteindre l'illimité ne va durer que quelques heures... :-), sans parler que les "mudras, mantras"....ça vend bien, même très très bien )

Plaisanterie à part, voici quelques propositions

- cherchez vous à vous soigner ou renforcer votre santé ?
- cherchez-vous des techniques dynamiques, debout ou en mouvement ?
- cherchez-vous une introspection spirituelle, dans le silence, la solitude et en étant assis ?
- cherchez-vous à utiliser et dynamiser votre potentiel deja présent ?
- Souhaitez-vous juste trouver le calme de l'esprit ? Si oui, préférez-vous utiliser votre respiration, des couleurs, des "déités", la pointe de votre nez, l'espace entre les 2 yeux, votre ventre......comme objet de concentration?
- Avez-vous un problèmes spécifique à soigner ? Un organe, un tissu en particulière ?
- souhaitons-nous juste entretenir notre santé selon les principes de la médecine chinoise, en utilisant l'acupression, la moxibustion et juste un qi gong basique ? Souhaitons-nous un qi gong plus circulaire et dynamique..... ? Si votre pratique est à visée spirituelle, seriez-vous en mesure de faire des pratiques avec rétention de respiration ou au contraire cherchez vous une méditation progressive, calme, sans rétention ? Les possibilités sont infinies... Sur google, vous trouverez de tout, mais savez-vous quoi chercher et quelles questions vous poser ?

J'ai passé quelques années à dévorer de nombreux ouvrages sur le Taoisme et le bouddhisme. Je ne prétend rien. Certes, le bouddhisme tantrique tibétain et japonais sont mes pratiques de base mais je ne me permettrai nullement de les mettre en avant. J'observe que chacun souhaite se positionner comme le dogme absolu et systématiquement l'on se rend compte que celui à qui s'adresse ces techniques n'est pas fondamentalement pris en considération dans sa liberté essentielle. Etonnant que le dogme soit l'argument publicitaire pour vous diriger vers la "liberté"..............vous comprenez donc que peu importe la méthode, rien ne remplacera votre esprit critique. Soyons pragmatiques et restons ouverts à tout, et apprenons tout et son contraire. Aucune voie n'est supérieure à une autre, si ce n'est que vous avez l'impression que c'est le cas par rapport a VOS besoins, une méthode a été plus efficace qu'une autre. Donc, je lance juste un
pavé dans la marre pour vous inviter à réfléchir sur la nécessité de rester ouvert à tout, à toute méthode, possibilité...........

Donc avant même d'aborder les méditations, réfléchissons quelques instants. Nous sommes capables de méditer 1 heure par jour mais dès que notre voisin nous emmerde ou dès que l'on nous apprend que nous souffrons d'une maladie incurable ou que l'on a perdu en bourse, nous oublions nos principes et nos sommes plus capables de faire face ? Est-ce que nous nous mentons à nous-mêmes ? Sommes nous fait pour cela ? Avons-nous la régularité de pratique requise ? Avons-nous réellement besoin de méditation ou plutôt de simplement discuter avec nos amis ou nous balader en forêt pour nous ressourcer ? Est-ce que des vacances ou un simple changement de diète ne suffirait pas ? N'aurions-nous pas choisi une méthode juste pour l'exotisme ? Avons-nous l'énergie nécessaire pour approfondir nos pratiques, sommes-nous bien organisés ? Devrions-nous pas plutôt essayer de solutionner les conflits avec notre environnement ou plutôt, prendre l'aire et prendre le large et tout envoyer en enfer avant de mieux revenir à la charge ? Nos différences avec ces techniques sont aussi culturelles. Nous n'avons en occident , pas la même manière de concevoir l'existence, les problématiques, les émotions et leurs manifestations. Bien des personnes s'essayent à ces techniques pour finalement tout lâcher et se contenter d'admirer des beaux paysages en prenant leur tasse de café. Ou est donc le problème ? Tout le monde choisit en toute liberté. Je me répète, sentez-vous libre et arrêtez de vous priver,
de vous contraindre et de vous enfermer dans des mécanismes de pensées certes rassurantes mais problématiques à terme. De nombreux textes classiques indiquent que la joie et la félicité précèdent la méditation, alors qu'en occident on se contraint on se force à méditer pour.........trouver la félicité. Cherchez l'erreur :-) Comment s'intègre notre nouvelle "méthode" à notre quotidien ou plutôt, comment notre quotidien tourne autour de cette nouvelle pratique centrale.... ? Trouvons-nous un équilibre utile à présent ? Nous essayons trop souvent de fixer les choses car c'est rassurant mais est-ce viable à terme ?

J'ai récemment rencontré un sympathique gars qui a pratiqué la méditation bouddhiste samatha (calme mental) et vipassana (introspection) pendant plus de 20 années. C'est un excellent et adorable thérapeute. Il a finalement pris une nouvelle orientation plus en accord avec ses libertés et son tempérament. Il a su s'adapter. N'est-ce pas donc cela dont parlent en toute simplicité toutes les traditions ? Nous adapter ? La liberté ne serait-elle pas plutôt de continuer à vivre comme nous le faisons deja, avec ou sans difficultés mais avec une profonde capacité à vivre chaque moment en toute quiétude, selon NOTRE appréciation de l'équilibre et la quiétude  ?

Un exemple de choix
Je vous donne ici un exemple de choix, fait par un ami qui vivait en Espagne à l'époque. Il lui fût enseigné une méthode de maitrise de soi, la méditation sur le calme mental, Samatha. Il s'agit d'une méthode en fait universelle. On lui avait appris à se concentrer sur sa respiration. Lorsque je le rencontre il me fait part de son profond désir d'évoluer en méditation mais sent que celle-ci le contraint encore plus et le rend encore plus confus.

C'est normal. C'est que cette voie n'était pas assez graduelle. Comme c'était un grand émotif, la
méditation sur la respiration était deja une méditation "sans object palpable" deja trop avancée. Il est commun que de nombreuses personnes n'arrivent pas à faire cette méditation. On leur reproche alors d'avoir l'esprit trop agité. Mais depuis l'époque du Védisme et les civilisations de la vallée de l'Indus ces problèmes étaient connus (du grossier au subtil, de la forme au sans forme). Il convient simplement de progresser plus graduellement. Ici donc il pris l'image d'une "déité" sur lequel il fixa son regard "mental", avant d'aller sur une deuxième technique, puis une troisième, avant seulement au bout de 30 min de passer a la respiration toujours avec visualization puis enfin respiration unique. Il aura ainsi pu canaliser ses émotions à travers l'image de la déité - désirée. Dans le bouddhisme tantrique tibétain, cette méthode graduelle est connue sous le nom de Mahamudra, essentiellement pratiqué chaque jour.

Vous voyez, ce n'est pas du savoir livresque mais la réalité de la pratique. Peu ou aucun livre ne vous donne l'accès à ces expériences, mais des livres techniques vous en trouverez des milliers...


De manière générale, toutes les techniques sans exception visent à augmenter le calme et la stabilité de l'esprit, puis de "l'éveiller" et/ou de potentialiser nos possibilités latentes.

Je souhaite préciser encore un autre aspect. J'ai lu il y a peu un article en langue anglaise prétextant que la méditation taoiste était bien plus évoluée que le bouddhisme pour ce qui est de la gestion des "énergies". Méfiez-vous de tout article qui met en avant ce genre de prétentions et restons précis, cherchons à comprendre ce que souhaite communiquer l'auteur. De quel bouddhisme parlons-nous ? De quelle école ? Les techniques yogiques tibétaines (sauts yogiques, exercices de Naropa, respiration de vajra....) sont aussi avancées dans la gestion des canaux d'énergie interne, de la maitrise du feu intérieur, aux yogas du yantra, des 24 exercices tantriques du Nejang (tantra de kalachakra) en passant par les purifications diverses et variées du souffles, de la respiration retenue (kumbhaka), sans parler des visualisation, récitations, de la tradition du syncrétisme Shugendo, une école japonais qui combine le tantrisme de la tradition Shingon (dynastie Tang, Chine) et le Taoisme etc  etc....

Trouvez des lectures inspirantes et sans médiocrité de dogme. Rappelons-nous que nous chercher à nous unifier. Il n'y a rien de mieux que de sentir différents et de s'identifier à des méthodes pour faire exactement le contraire et ressentir encore plus de conflit avec notre environnement et nous-même.

Ainsi-donc je vous ai donné "ma" vision quant au choix de la "méditation" :-) Bien sûr, je peut bien vous citer quelques techniques..........pour au final m'entendre dire que cela ne vous correspond absolument pas ! Vous êtes votre meilleur interprète. J'ai deja du mal à me définir et à m'orienter moi-même, comment pourrais-je doc prétendre avoir la clairvoyance suffisante pour vous orienter dans votre vie ? Vous souffrez d'un cancer ? Je peut très bien vous dire de pratiquer le Qi Gong de Guo Lin. Mais de quel cancer souffrez-vous ? Quel est votre état ? Quelles sont vos conditions de vie ? ............et là, la réponse deviens beaucoup moins évidente. Devenir spécifique est un art, dont vous êtes le seul artisan.

Quelle est donc votre personnalité ? Vous cherchez l'harmonie, le lien a la nature et une forme d'anarchisme ? Vous vous dites que ca n'existe que dans le taoisme ? Manque de pot, ça existe également dans le bouddhisme tantrique, dans la tradition du bouddhisme Chan (zen), du Shugendo et certains courants Shingon (japonais). Une fois de plus, ne vous focalisez pas sur une tradition mais votre ressenti, vos besoins intrinsèques, votre inclinaison du moment. Un autre exemple existe dans le bouddhisme tantrique tibétain, ou certains ont besoin de méditations hyper intellectualisées  (lignée Gelug) alors que d'autre utilisent la simplicité (Yuthok Nyingthik, certains courants Nyingma et Kagyu). Il n'y a pas non plus que des monastiques mais aussi des Yogi laïques, un très grand courant largement représenté au sein de la diaspora tibétaine et de plus en plus chez les occidentaux.

Accumulations, régularité....absence de résultats.
Je ne citerai pas de nom, afin de ne faire de publicité à personne et rester neutre. 
Un moine connu, ayant soigné sa maladie dite "incurable" a coups de méditations, explique que parvenir à se soigner avec ces méthodes demande littéralement des années d'accumulations d'énergie. Il parle de 700 heures minimum de pratique des méditations basiques avant même d'aborder la suite. Cela répond à une vieille question que j'avais: pourquoi tous ces pratiquants que j'ai pu rencontrer ne démontrais rien de particulier dans leur attitude ? Les 2 réponses qui me sont venues: dissociation de la technique des valeurs contextuelles, absence de pratique fructueuse. L'on entend souvent une personne dire qu'elle pratique depuis 20 années. Oui mais comment, combien d'heures par jour, dans quel contexte et que pratique-t-elle à chaque moment vécu tout au long de la journée ? Apprenons de cela afin nous-mêmes mieux structurer notre
pratique de la méditation.

Trop focalisé sur la technique
La technique est indissociable de son environnement culturel d'origine, des valeurs prônées et souvent du système de pensée historiquement associé. L'art de vivre se reflète dans la forme que prennent nos pensées et actions. Sont-elles en accord avec cette pratique ? Avons-nous fait un petit arrangement séparé version "occidental en manque de mysticisme" ?

Un choix passagèrement inadapté
il m'est arrivé de connaître une personne en pleine quête "spirituelle", avec le désir ardent de méditer jour et nuit sauf qu'elle était en période de sevrage médicamenteux. La démarche était excessive mais indicatrice du souhait fondamental de cette personne afin de se libérer de la dépendance. Après réajustement thérapeutique, il a pu se reprendre, affiner et corriger ses ambitions, tout en ayant trouvé une belle  stabilité. Là aussi nous devons nous interroger sur notre situation actuelle et ce qui nous pousse à la recherche. Sommes-nous à un point de fuite et sommes-nous en grande difficulté ? La méditation va-t-elle répondre à notre besoin urgent ? Avons-nous bien évalué notre situation ?

Je ne peut pas m'empêcher de penser que préconiser à outrance la méditation comme seul outil essentiel d'évolution dans cette société ultra individualiste et matérialiste est une grave erreur. Nous prônons les libertés individuelles auxquelles nous répondons à coup de méditation taoiste ou bouddhiste, du yoga de ceci ou cela. C'est un beau conditionnement. Prenons le temps de réfléchir à nos choix et à l'impact de ceux-ci à l'échelle familiale et sociale... La-dessus je rejoins avec plaisir ce que semble avoir dit le buddha: "même le dharma (les enseignements) doivent être abandonnés le moment venu." Ca en dit long sur le conditionnement que nous nous faisons subir.

La personne, l'enseignant
Pratiquons-nous parce que l'on a trouvé LE mâle Alpha, qui nous impressionne parce que suivi par un certain nombre ? Quelle est donc SA réalité ? Il a surement réponse à tout, mais que ferions face à quelqu'un qui ne répond pas et nous laisse face à nous-même ?...

Yi Jing, divinations
La peur présente dans nos sociétés modernes est malheureusement la raison pour laquelle nombre d'occidentaux versent dans ces arts divinatoires. Alors qu'ils devraient servir de guides basés sur nos intentions en rapport avec un effort judicieux, en lien harmonieux avec notre environnement, nous en avons pris possession pour...........assurer nos possessions, nos acquis et autres certitudes qui n'attendent que le temps pour voler en éclats... Un emploi non judicieux amène à poser des questions fermées, ce à quoi le yi jing ne sais pas répondre...

Le vécu....
Je ne rentre pas ici dans le détail mais un ami précieux s'était lancé corps et âme à pratiquer jour et nuit en se faisant subir toutes sortes de contraintes tel un "yogi", allant a l'encontre même de tous ce que les sages disent concernant la souplesse à avoir.  Ayant vécu dans un famille ou reignait la peur, la maltraitance, le dénigrement et ayant été rabaissé, il n'a finalement fait qu'assurer la continuité de ce châtiment et a terminé avec une grave dépression. Réfléchissons...

Posséder...
Voila un autre type de "chercheur" très intéressant. Eux ce sont d'extraordinaires des "collecteurs". On ne peut pas s'en plaindre, grâce à eux nous avons accès à quantité de techniques, seulement leur intention est juste de posséder de l'exclusif. Ca existe :-)

Trop de pratiques ?
Certains ont cumulé tellement de séminaires qu'au final, ils n'en pratiquent aucune...... ça existe aussi... malheureusement.

Le problème du choix sans diagnostic différentiel
La majorité des Qi Gong diffusés sont annoncés "bons" pour l'hypertension, l'arthrose, les tendinites etc.... seulement le choix devrait plutôt s'établir sur la longévité et renforcement (8 pièces de brocart...) et l'analyse de la maladie (Bing, par différentiation des syndromes). C'est seulement à partir de là que l'on peut définir les mouvements, intentions les plus adaptées, en utilisant par exemple le qi gong des 6 sons guérisseurs, les 5 éléments ou bien encore le Daoyin Yangsheng gong, un qi gong moderne à visée thérapeutique, largement répandu au sein de la population chinoise.


Ce qu'il nous faut c'est lire l'histoire de yogis, de "maîtres" (et pas celles apparues à la fin de la révolution culturelle....) et autres citadins ou planqués dans les bois qui dévouent leur vie à dépoussiérer la beauté de l'existence. Cette saveur unique ne se trouve pas dans vos livres.

Ce qui nous amène à ceux qui pratiquent dans une optique "spirituelle". Malheureusement, dans l'écrasante majorité des cas, nous cherchons un état de pureté en nous basant sur l'état présent de notre conditionnement. Le serpent se mord la queue, la quête est interminable et crée un état de tension latent, permanent, profond, pouvant même renforcer une dépression, des frustrations et des tendances négatives. Nous n'arrivons pas à nous détacher du "faire et être". Nous devons sans cesse devenir. Raison pour laquelle la méditation deviens un puit sans fond, sans fin et qu'au final cela nous épuise. La méditation alchimique taoiste n'a pourtant qu'un but, celui de nous indiquer de vivre chaque instant en toute simplicité. Cette même notion de non méditation dans la méditation chez les bouddhistes (Mahamudra, Dzogchen), existe tout autant chez les Taoistes (agir selon le "non agir", être dans l'ordre naturel). Ce sont ces mêmes outils que j'utilise dans la thérapie, plus particulièrement chez les angoissés. Présentez leur une normalité et vous ne ferez que renforcer leur douleur et leur peine. Le taoisme "religieux" puise dans la monochromie: pure ou impure, rien de tel pour vivre dans la contrainte. La taoisme philosophique est la vie, au-delà de toute interprétation personnelle. C'est ce  que démontre Zhuang Zi dans son ouvrage du même nom, oeuvre taoiste majeure (rédigée à l'époque des royaumes combattants) dans laquelle il mène les théories et raisonnements humains jusqu'a leur absurdité

extrême et démontrer ainsi qu'il ne reste que les lois de la nature, au-dessus de toute logique et tout jugement. Le fait de dépendre du seul raisonnement est une absurdité.

L'essence même de la pensée de Zhuangzi (4ème siècle av. J.-C.)est le "non-agir", le renoncement au manichéisme, la liberté d'être spontané au-dela de tout jugement dualiste. Il s'émancipe de toute obligation morale et sociale. Il ne vis que dans l'interdépendance avec son environnement, l'harmonie avec la nature et ses cycles. Il rejoins en celà pleinement la pensée de la voie du milieu de la philosophie Madhyamaka du bouddhisme  Mahayana. Les préoccupations liés au jugement n'ont pas leur place dans sa liberté d'être. Nous sommes loin ici de la moralité et bienséance confucéenne. Ses objectifs sont celui de la maîtrise du Qi personnel. En cela, il est identique aux notions mêmes proférées par le bouddhisme dans sa branche tantrique (maitrise de soi et intégration à la voie naturelle, sans le rationalisme et dualisme primaire trouvé dans le bouddhisme originel représenté actuellement par l'école Theravada), voir même en plus proche du 9ème véhicule tibétain, le Dzogchen ou grande perfection: la grande perfection (l'auto libération de toute manifestation de vie, sans contrôle). Son anarchisme me fait penser aux Mahasiddhas (7ème-12ème siècle), ces 84 grands sages indiens, dont certains étaient moines  et fréquentaient la première université au Monde, celle de Nalanda (Nagarjuna, Naropa, Nagabodhi, Tilopa, Santideva...) mais la majorité étaient ermites-anarchistes, vivant sur les bords des rivières, partagés entre méditations profondes, beuveries et orgies en tout genre, tout en vivant dans le "non-agir". 

Une phrase (arrangée) tirée d'un ouvrage sur les yogas de Patanjali m'a interpelé. A lire avec un grand recul et une compréhension très claire de ce que souhaite indiquer l'auteur. J'invite les dépressifs et toute autre personne concernée (croyants de premier ordre) à la plus grande prudence dans son interprétation:

"L'espoir est la plus grand torture"
Pour le Samkhya (école de philosophie indienne), il n'existe pas d'autre voie. L'espoir prolonge et aggrave la misère humaine; seul est heureux celui qui a perdu tout espoir  "car l'espoir est la plus grande torture qui soit et le désespoir le plus grand bonheur" Les rites et pratiques religieuses n'ont aucune valeur puisque fondés sur les désirs et les cruautés."

Je pense que réside là, la fin de la confrontation et le début du partage, ainsi donc l'ouverture à la vie !

"La tranquillité dans la tranquillité n'est pas la vraie tranquillité. Ce n'est que lorsqu'il y a tranquillité dans le mouvement que peut apparaître le rythme spirituel qui pénètre le ciel et la terre" Texte Taoïste Tsa'i-Ken T'an


Jiddhu Krishnamurti, un grand penseur indien, disait (je ne me souviens plus du titre de l'ouvrage en question) que de se définir bouddhiste, hindou, ou j'en passe, dire de lui, elle, de soi-même que l'on EST ceci ou cela est encore et éternellement une forme de violence, insupportable, un cercle vicieux épuisant.

Un jour une personne ayant vécue plusieurs années dans les régions himalayennes à forte diaspora tibétaine me disait que j'étais complètement à côté de la plaque en matière d'humilité, que mon attitude ne reflétait pas sa tradition, sa manière de faire etc etc.... je suis affligé face à ces violences. Nous passons complètement à côté de cela même que nous prônons: la compassion. Pourquoi donc tant d'aveuglement ? 

La maladie est la raison qui nous amène généralement au Yang Sheng ainsi qu'aux techniques tels que le Qi Gong. Nous DEVONS à tout prix soigner la maladie n'est-ce pas ? Le temps que cela dure nous parait insupportable, la maladie n'a pas lieu d'être, nous sommes tiraillés, nous ne trouvons plus aucune quiétude. Nous alors pratiquer encore et encore pour contraindre le corps à faire ce que NOUS  voulons. Je ne dis pas qu'il faut être passif mais mener une réflexion sur notre attitude face à la VIE, les obstacles et notre manière d'interragir avec ceux-ci. De nombreuses études démontrent les effets délétères de la colère sur la maladie et l'organisme. Nous devons nous sentir "héros" de notre maladie et en tirer fierté alors que nous devrions accepter la vie dans toutes ses manifestations, voir les obstacles comme voies d'éveil et de progression, la maladie comme un encouragement, tout en mettant tout en application pour nous en sortir.

Arrivons-nous encore à nous émouvoir aux larmes de la beauté de la vie sous toutes manifestations ? La sentons-nous nous porter à chaque instant ? Avons-nous à ce point perdu ce lien si précieux, nous obligeant à méditer ? Est-ce la méditation, la solution ? Trouverons-nous le courage de nous refugier dans  l'expression même de la vie: l'harmonie, l'empathie, l'interdépendance !

Un jour, alors que je déprimais, aucune de mes heures de méditation ne m'aura servi. J'ai juste
une fabuleuse maman qui m'a répondu: "je t'aime". et cela, aucun sage taoiste ou bouddhiste ne peut vous faire goûter à cette saveur ! Des personnes maitrisant des techniques (évidemment toujours plus secrètes et avancées....) vous en rencontrerez en permanence...mais vous n'aurez sans doute toujours pas trouvé de solution a de simples problèmes matériels de votre quotidien. C'est ainsi, un autre aspect que nous saisissons mal. En occident, notre culture "imposée" (et choisie...) nous emprisonne dans le tout matérialiste, et en aucun cas une méditation ne pourra nous aider globalement dans ce domaine. C'est uniquement en réduisant nos besoins, nos obligations, que nous trouverons deja plus de temps
pour faire face à nous mêmes au lieu de nous noyer, et arriverons à méditer plus longuement  et à mieux servir nos proches. Méditer c'est le fruit de nombreux facteurs. C'est grâce aux autres que nous trouvons ces espaces de tranquillité. Nous ne sommes pas maîtres de notre environnement. Saisissant cela, nous nous ouvrons petit à petit et cherchons à mieux comprendre l'autre, à ouvrir des ponts de communication et à augmenter notre seuil de tolérance donc diminuons ainsi naturellement nos tensions profondes.

Le contexte est tout aussi important que la technique. Peindre une jolie toile, vivre pleinement des moments de partage, se lever avec un sentiment de reconnaissance et de gratitude, d'empathie envers soi, les nôtres ainsi que l'ensemble des êtres,  sont autant de méditations utiles si nous savons positionner l'esprit dans la quiétude. La joie, la joie, la joie ! :-)


Prochaine partie: rapport de la respiration aux yogas de Patanjali et gestion émotionnelle, la compassion comme mécanique d'éveil, fondement des méditations taoistes et bouddhistes, techniques essentielles (survol) utilité au quotidien dans l'objectif de "nourrir la vie" (yang sheng) - l'art de vivre pour préserver la santé, 5 qi gong de base (Ba Duan Jin, 5 éléments, 4 saisons, 6 sons qui guérissent, Yi Jin Jing)

Belle journée à tous

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Edouard Ewen
Dipl. Ac. OPSMTC
Praticien de Médecine Chinoise
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